Le Bourgeois Gentilhomme made in Breizh
Michel Valmer : Pourquoi accepter d’être le parrain du projet ?
Il y a dans cette proposition théâtrale de la compagnie nazairienne L’Astrolabe 44 à mettre en scène Le Bourgeois gentilhomme de Molière, cette interrogation fondamentale : à qui le théâtre s’adresse-t-il, aujourd’hui ? La question m’intéresse d’autant plus que celle, adjacente, du plus large public et du respect à accorder à ce plus large public, me passionne au plus haut point. Sans doute, suis-je de parti pris. Ma propre pratique artistique – notamment à la Salle Vasse de Nantes - est une pratique qui repose sur un esprit d’ouverture, de rencontre, de proximité. Une pratique exercée dans un esprit de rigueur, de qualité et d’exigence créatrice.
Or, ici, les ingrédients semblent se donner rendez-vous. Et, ne serait-ce que pour cette seule raison, l’entreprise mérite d’être saluée. Surtout quand il s’agit d’une troupe amateur au sens où le mot amateur rappelle avec force celui d’aimer. « Connaître pour aimer », disait le poète. Là encore l’initiative de L’Astrolabe 44 m’intéresse. Car, porter à la scène un classique de manière nouvelle, éclatée, modernisée pour tout dire, afin de nous faire entendre ce que le texte porte en lui des origines de notre société actuelle, c’est répondre à la vocation même du Théâtre. A savoir, se préoccuper de ce que le spectateur gardera dans sa mémoire après avoir quitté son siège, une fois le spectacle terminé.
Bref, L’Astrolabe 44, par cette initiative originale, entend, avec jubilation, acter un spectacle vivant, intelligent, à l’usage de tous. Un divertissement éclairé. Puisse avec force le vent de mer s’engouffrer à bloc dans les voiles de cette équipe audacieuse !
Michel Valmer